"Il m’est déjà arrivé de dire [...] que je ne me sentais pas du tout bien [... ] Damien avait tellement bien réagi que ça m’a mis hyper à l’aise [...]" Ce témoignage d'une collaboratrice sur le blog il y a plusieurs années m'avait choqué. J'avais du mal à comprendre ce que ma réaction avait d'anormale. De mémoire, j'avais juste répondu "Ah ben, c'est ok, prends soin de toi, on reparle plus tard". Plus récemment, mes collègues ont préparé un sujet pour la semaine pour l'emploi pour les personnes en situations de handicap. Et je leur ai suggéré de prendre contact avec l'AFA. C'est la principale association qui soutient les personnes atteintes de Crohn, RCH et des MICIs. Pleins de mots pour parler de maladies auto-immunes intestines. Et le témoignage, à retrouver sur WeLoveDevs.com me rappelle pourquoi ce comportement qui avait étonné mes collègues est normal pour moi. Je connais l'AFA depuis que je suis petit. J'ai grandi avec des proches qui sont des "malades invisibles". On ne voit pas quand les gens sont en poussée ou quand ils ont mal. Mais on peut comprendre, accepter et c'est déjà aider. Notez qu'on parle de "maladie invisible" et pas de "handicap invisible". Parce que l'on a du mal à s'identifier comme handicapés. Mais ces maladies demandent un aménagement dans la vie professionnelle. Tout comme l'on demande à quelqu'un qui a la grippe de rester chez soi et qu'on organise les plannings. Et même dans la vie personnelle, ça demande une adaptation, une compensation quotidienne. C'est pareil pour les handicaps psy (et non intellectuels). Ils sont invisibles, mais provoquent de l'absentéisme et des réactions psychophobes. Et pourtant ils sont tellement invisibles que 90% des gens ne se font pas diagnostiquer, ne se soignent pas, n'apprennent pas à compenser mieux. Bref, améliorer la visibilité et l'acceptation du handicap au travail, c'est pas qu'une question de productivité. C'est une question de société, et de bien-être dans le quotidien des personnes. Soyez gentils, on sait jamais ! Bisous et bravo aux personnes concernées qui ont le courage de témoigner.